Une année sur le vélo
1 juin 2024
Ma vision des choses après un an.
Pas beaucoup de lignes écrites après une année à pédaler mais beaucoup de kilomètres parcourus.
Je m’étais promis de faire se voyage pour moi, c’est ce que j’essaye de continuer a faire. Je film si j’ai envie, je prend des photos si j’ai envie, j’écris si j’ai envie. Pas de pression de sponsors, de réseau sociaux. Juste la recherche d’une certaines forme de liberté pur, d’avoir l’opportunité dans une vie de voir une partie du monde. Je le savais avant de partir et j’en suis toujours certain après un an, je ne voyage pas pour faire des rencontres, pour découvrir des pays, je voyage pour voir la terre et voir ses métissage. Je dis voir parce que je suis un observateur que ça soit dans ma vie sédentaire ou dans ma vie de nomade. J’aime regarder avec silence, comprendre avec mes yeux, m’imprégner de l’énergie qui se dégage des lieux et des personnes. Pour moi l’important dans le voyage (et peut être dans la vie aussi ?) c’est de trouver sa propre voie, son propre cheminement. Trouver l’équilibre.
J’ai eu des moments d’extase au cours de cette année et si je devais en choisir trois je dirais l’arrivée à Dawson City, la nuit dans le désert près de Green River et le matin sur le haut plateau de Red Rock Lake.
Dawson city c’est mon coup de coeur du voyage ! Une ville d’aventure perdu dans la foret du Yukon. Je sais qu’un jour je repasserais forcement par là-bas.
Je crois que mes endroits préférés pour voyager à vélo sont les déserts. C’est toujours des endroits ou flotte une atmosphère très particulière quand on est sur un vélo. Entre peur de mourir de soif et contemplation infini.
Ce matin là c’était le plus froid avec -20°C. Je me souviens sortir une main du duvet et après 1 minute elle était déjà presque gelé. Le vélo aussi était entièrement gelé. C’était très froid mais surtout très humide du au lac qu’il y avait juste à côté. C’était la première fois que je voyais une brume matinal faite de cristaux de glaces. Alors que le soleil se levait petit à petit dans le ciel, il illumina chaque cristaux, un des trucs les plus dingues que j’ai vu jusqu’à présent dans ce voyage.
Voyager au long court à vélo c’est dur ?
Oui et non. C’est comme tout dans la vie on s’habitue après un certain laps de temps. L’effort physique est bien présent au quotidien mais le corps est vraiment une machine incroyable. J’ai découvert des nouvelles capacités d’adaptation dont je ne soupçonnais pas l’existence. Ca devait être dans le désert du Nevada après 6 mois sur les routes que j’ai sentie la force et l’endurance que j’avais gagné. Je me réveillais le matin et je repartais pour 6/7 heures de vélo sans n’avoir aucune fatigue de la veille. C’était bluffant. Je n’ai jamais sentie ça même quand j’étais cycliste a haut niveau. Le corps s’habitue donc très bien à l’effort d’endurance après plusieurs mois. Le voyage à vélo devient donc facile d’un point de vue physique.
L’aspect mental et la motivation qu’il faut avoir à chaque réveille est un facteur beaucoup plus fluctuant. Au début bien sûr c’est l’excitation, la découvert, et surtout l’envie de rouler à travers l’Alaska et le nord qui m’a animé et motivé. J’étais prêt mentalement pour cette partie du voyage. Ca faisait des années que je regardais les cartes au dessus du cercle polaire. Ensuite ça a été un peu long a des moments mais j’avais vraiment l’idée de rouler dans le froid au USA. J’ai eu la chance d’expérimenté ça et j’en suis reconnaissant, c’était vraiment un grand kiff de se réveiller dans la neige. Le Mexique et l’Amérique Centrale c’était des coins de la planète que je n’avais jamais regardé sur google map. J’écris ces lignes, je suis au bout du Panama à la fin de cette partie du voyage. Honnêtement ça été surement la partie du voyage la plus rude mentalement. Avec du recul je n’avais pas envie d’être là de rouler sur ces routes. Je n’ai donc pas pris beaucoup de plaisir. Je crois aussi que c’est ce que je disait un peu plus haut : Je voyage principalement pour voir. Et le long des routes de ces pays je n’ai pas vu beaucoup de jolies choses.
Voyager au long court seul c’est aussi beaucoup de concentration. Se réveillé, manger, plié la tente, rouler, manger, monter la tente, dormir. Ca peut paraitre facile et simple sur le papier mais il y a tellement de petits détail auquel il faut faire attention. Le premiers est déjà ne pas chuter où d’avoir d’accidents. Les ours les 5 premiers mois ça a aussi été beaucoup de tension. Il fallait être attentif tout le temps même si ça fait moins peurs après un certain temps il faut toujours suspendre sa nourriture, ne pas manger sous la tente, tout ces petits détails qui fatigue nerveusement. Puis au Mexique ça a été l’ambiance général qui n’étais pas très safe… Etre toujours sur ces gardes c’est usant.
Je dirais donc que c’est la choses la plus dur a géré dans le quotidien quand on est seul en voyage au long court. On ne peut compter que sur soi même et donc il faut être attentif à chaque instant. A ne pas négliger donc quand on s’engage dans ce genre d’aventure pour une longue période.
Et la solitude ?
J’aime la solitude donc ça ne ma jamais vraiment déranger d’être seul dans ce voyage. La technologie en 2024 permet de rester en contact avec ses proches d’une façon bien différente d’il y a 20 ans où 40 ans. On a accès à internet presque partout et il suffit juste d’appeler en visio pour voir la personne en direct à l’autre bout du globe. Ca aide a géré la solitude.
Et puis même si ma première motivation n’est pas de rencontrer des gens, j’ai fait quelques belles rencontres.
Vanessa et Simon la première semaine du voyage (https://www.vanessasuzanne.com) Un couple belge/québécois qui partait d’Alaska pour rejoindre le Panama en vélo.
Xavier de Toronto avec qui j’ai roulé sur la Dempster Highway pour rejoindre l’ocean arctique.
Zian, le plus rapide des voyageurs à vélo. Surement la rencontre qui m’aura le plus marqué au cours de cette année https://www.polarsteps.com/ZianFavre/6728156-tour-de-lamerique-du-nord-a-velo
Gallant, un sud coréen avec qui j’ai roulé une dizaine de jours sur la great divide au USA. Comme moi il fait Alaska Patagonie. Avant ça il a randonné sur les 3 plus long treks des États Unis. Une façon de voir le voyage plus minimaliste qui m’a laissé songeur. https://www.instagram.com/jaehong_pix/
Britta, Miriam, Margot, Lucile, Teri Ann, Jan, Patrick, Ron, Randy, et quelques autres que j’oublie voilà les belles rencontres de cette première année sur la route.
Et l’amour ?
Partir pour 2 ans c’était l’idée de départ et forcement quand on est couple ça peut laisser perplexe de vivre séparé pendant aussi longtemps. Je pense que beaucoup de personnes autour de moi ne comprenaient pas l’idée, surtout que je venais de me marier l’année précédente. Mais au fond de moi je sentais depuis déjà longtemps que je devais expérimenter le voyage longue distance. J’ai donc fait le choix de partir. Notre couple c’est construit petit à petit avec Elina et je suis partie avec confiance dans ce voyage. Je sais l’amour qui nous uni, je sais l’amour que je lui porte. J’étais prêt a explorer le couple d’une nouvelle façon. Bien sûr, beaucoup d’incertitudes quand au futur. Pas beaucoup d’exemple de couple qui on vécu comme ça autour de moi.
Aujourd’hui après 1 ans, c’est dur de mettre des mots sur tout ça, mais je dirais que je trouve cette nouvelle expérience assez incroyable. On c’est laissé la liberté de suivre nos chemins et je crois que lorsqu’on se sent libre et en confiance la suite est souvent positive. Parfois ça fait peur mais la compassion, le lâcher prise et la communication permette de passer outre et de continue à vivre ses rêves.
La suite ?
Vivement la suite !