L’hiver sur la Great Divide

25 octobre 2023, Butte, Montana, Etats Unis

9 heure du matin, je sors de l’hôtel, ça y est tout est blanc autour de moi.

La veille je venais de remplacer mon dérailleur arrière cassé. J’avais passé la nuit dans un camping où j’étais le seul à encore planter ma tente.
Le matin le gérant était en train de vider l’eau des tuyaux d’arrosages. Il me dit : “la nuit prochaine tout va gelé, ça va descendre a -7°C. C’est vrai qu’en regardant google map il annonçait une tempête hivernal sur le Montana, là ou j’étais. En quittant le camping en fin de matinée ma mission était donc de réparer mon dérailleur.

Me voilà devant derailled bike shop, le seul magasin de cycle ouvert de la ville. Après quelque coup de fil à des copains le mécano finit par trouver un dérailleur 10 vitesses.

Je ressors du bike shop, avec mon vélo prêt à rouler de nouveau, il fait grand soleil et pas si froid, je me demande un peu qu’elle est la meilleur option pour la fin de journée. Reprendre la route où trouver un endroit pour la nuit. Après quelques minutes, je decide de dormir à l’hôtel ce soir histoire de me préparer avant le froid et la neige annoncés. Je trouve un hotel, profite du confort du lit, de l’eau chaude de la douche. Je sais que les prochains jours vont être rude. Je suis soulagé d’avoir pu réparer mon vélo et d’avoir un dérailleur neuf. Les 3 derniers jours avaient été un peu compliqué car je ne pouvais utilisé uniquement les vitesses du haut de la cassette. Heureusement celle que j’utilise en montée. Enfin bref. Je suis à l’hôtel et je songe à ce qu’il va peut être me manquer pour ne pas être en difficulté dans les prochains jours. Je n’ai qu’un thermos d’un litre ça va être un peu juste pour avoir suffisamment d’eau à l’état liquide. Mes chaussures aussi vont être un peu légère pour marcher dans la neige. L’hotel est à 200 mètres d’un magasin d’outdoor. Je m’endors confiant quand au faites de pouvoir m’équiper correctement.
Au réveil 20 à 30 centimètres de poudreuse. Je fonce m’acheté un autre thermos, une paire de boots pour garder mes pieds au chaud et je prends aussi des chaufferette pour les mains et les pieds et un repas lyophilisé (première fois que j’achète ce type de repas).

Je suis presque prêt à m’élancer, excité d’être tout à coup dans l’hiver que j’attendais.


Les premières heures sur le vélo se passe bien. Le vélo réagit bien dans la neige, le poids le rend très stable. J’avais un peu peur que mes pneus glissent mais c’est comme rouler dans la boue, c’est largement gérable.
Je sors de la ville petit à petit et c’est sur des routes à peu près déneiger que je roule. Quelques dizaines de kilomètres plus loin je me retrouve sur une petite piste et plus je roule plus il y a de neige. Je finis par être obligé de poser pied à terre, me frayant une trace dans 40 centimètres de neige. Tellement content d’avoir les pieds au chaud et au sec dans mes nouvelle boots. Deux kilomètres plus loin, je retrouve une route un peu plus praticable. Le décor autour de moi est sublime. Tout est blanc et j’arrive dans la partie du Montana où la forêt disparaît pour laisser place à d'immense plaine. Les montagnes sont plutôt petites. Je peux porter mon regard au loin sans que rien ne barre la vue. C’est plus qu’appréciable après avoir passé de si long mois dans la forêt canadienne.

Ma première journée est sur le point de se terminer lorsque s’arrête devant moi Joe avec son pickup. Je m’approche de sa fenêtre. Il me demande ce que je fais ici dans ces conditions. On parle un peu et il voit bien que je suis motivé à être ici. Il finit par me donner un énorme burrito encore chaud et repars. Avec un grand sourire je rejoins le camping qui était trois kilomètres plus loin. Je commence par manger le burrito pendant qu’il est chaud et je prend tout le temps de l’apprécier. J’enfile toute mes couches pour rester au chaud et je file vite sous la tente. Il fait -12°C et je finis enfin par me réchauffer les pieds à l’intérieur de mon duvet.


J’ouvre les yeux le matin, je me sens prêt à affronter une deuxième journée de froid. Après 5 minutes en dehors du duvet, j’ouvre le zip de la tente et mes doigts sont déjà gelés. Je comprend que je vais devoir faire attention à mes extrémités.

Changement de procédé pour le matin, la première chose à faire est de faire fondre de la neige pour avoir de l’eau liquide pour la journée. Et forcement ça prend un peu plus de temps. Autre surprise quand je plie la tente, les 5 centimètres de neige sur lesquelles j’étais on fondu avec la nuit et la chaleur que j’ai dégagée. Beaucoup de nouvelles choses à apprendre quand on se lance dans le bivouac hivernal.

Je m’élance dans cette nouvelle journée avec le sourire et il se remet à neiger à petits flocons. Ce matin je longe les gorges de Big Hole River et m’enfonce dans les montagnes. Je suis toujours sur l’itinéraire de la Great Divide. Sur les coup de 13h j’arrive dans un petit village. Je me réchauffe dans la supérette, les deux gérantes hallucinent de me voir si tard dans la saison. Elles ont l’habitude de voir des gens à vélo passer mais plutôt pendant l’été. Je me fais à manger sur le parking, et les gens viennent me parler, ils sont tous surpris que je sois là, le cul dans la neige. La voisine m’apporte de l’eau chaude et un bagel jambon. Elle me donne aussi deux bières que je décide de garder pour le soir.

Je repars et m’enfonce sur une petite route, la Pioneer Scenic Byway

Ca monte jusqu’à 2400m. Le col a l’air ouvert mais je n’ai aucune idée de l’état de la route en haut. Je suis à 1600m. J’avance petit à petit sur une pente douce, le ciel est gris et la fin de journée approche. Je trouve un camping fermé pour l’hiver, je passe sous la barrière et je m’installe un peu plus loin.
Deuxième nuit de bivouac, bientôt 36h que je suis dehors avec des températures comprises entre -5°C et -12°C. Mes sensations sont bonnes, j’ai eu les mains un peu gelé par moment mais rien de dramatique. J’ai toujours réussi à me réchauffer avec l’effort sur le vélo.
Avant de monter la tente j’enlève le maximum de neige pour essayer de dormir au contact de la terre. J’installe toute mes affaires et par chance des gens ont laissé des buches coupées. Je démarre un feu et prend le temps de savourer mes deux bières que j’avais gardées. Elles sont presque gelées, il était temps de les boire ! La chaleur du feu me réchauffe le visage. Quelle sensation incroyable. Un peu plus tard je m’endors sans problème.

Au matin de ce troisième jours dehors, il neige à gros flocons. J’ai froid mais l’instant est magique. Je suis entouré d’arbres, seul au milieu des montagnes. Ca faisait des années que je rêvais de ce moment.

Une fois ma petite routine matinale terminée il est temps de reprendre la route. Aucune voiture n’est passée depuis que je suis réveillé et la route est recouverte de 20 bons centimètres de neige fraiche. Je commence à rouler, ça va j’arrive à me frayer une trace dans la poudreuse. Je n’avance pas très vite mais j’arrive à rester sur le vélo, pas besoin de marcher et de pousser pour l’instant. Après 40 minutes je commence à me réchauffer, j’enlève une couche mais je garde ma Gore Tex parce qu’il se remet à neiger à gros flocons. A ce moment là je croise une voiture, fenêtre ouverte, avec deux chasseurs surpris de voir un cycliste rouler dans la neige. Ils m’encouragent et me font un grand sourire. Un petit frisson me parcourt, des inconnus qui t’encouragent ça donne toujours du courage et de la force pour la suite de la journée.

En plus de m’avoir motivé ils m’ont aussi laissé une belle trace dans la neige avec les pneus de leurs pick up. J’essaye de rester calé dans le rail, faire du vélo sur la neige devient alors plus facile.


Je suis presque au sommet et la neige continue de tomber, tout est immaculé autour de moi c’est magnifique. La descente se passe bien, c’est un peu comme faire du ski dans la poudreuse. Mais je ne prends pas de risques, je n’ai toujours pas recroisé de voitures. Quand on est isolé comme ça c’est mieux de ne pas tomber.

Une dizaine de kilomètres plus bas je retrouve quelques fermes et maisons, quelques voitures aussi. Soudain une voiture me dépasse et s’arrête sur le bas côté un peu plus loin devant moi. C’est Joe, le gars qui m’avait filé son burrito l’avant veille. Il est super content de me voir, moi aussi. Il me raconte qu’il m’a vu deux heures plus tôt dans la montagne à travers la lunette de son fusil. Le temps de redescendre, de reprendre sa voiture et de me rattraper et le voilà devant moi. Il redescend à la ville pour pouvoir envoyer un message à ses fils qui devaient le rejoindre pour le weekend. Mais il voulait aussi me proposer de m’avancer à la ville. Je n’hésite pas trop et je monte dans le pick up. Je pensais prendre un hôtel ce soir de toute façon. J’avais besoin de me réchauffer et de faire sécher mon duvet et ma tente. Les prévisions météo annoncent que le thermomètre repassera au dessus de zéro dans 4 jours. J’ai donc encore largement le temps de continuer à expérimenter le bivouac hivernal.
On fait une petit heure de voiture avec Joe, je me rends compte qu’il me restait un peu de route avant la ville. Je l’aurais fait mais ça aurait été long et dur. Au lieu de ça je me retrouve à la table d’un diner avec Joe. Nachos, énorme burger, je me souviens que j’avais mal au ventre à la fin du repas tellement j’avais mangé. On discute et on se réchauffe ça fait du bien même si la différence d’ambiance avec le matin et mon réveil seul dans la montagne est un peu étrange. C’était tellement rude d’être dehors et c’est maintenant tellement facile de s’assoir et se faire servir à manger. Tout ça en une journée, j’en ai la tête qui tourne.

Pour me remettre de mes emotions Joe me dépose gentiment à un motel où je suis accueilli très chaleureusement par la gérante. J’ai le droit à une grand chambre pour un prix raisonnable. J’en profite pour étendre toutes mes affaires. La toile de tente sèche, le duvet aussi, certaines parties du vélo dégèlent, le ressort de ma béquille avant se débloque finalement après presque 60 heures en dessous de zéro.

Pour la suite des prochains jours je choisis de rester un peu plus proche de la civilisation. L’itinéraire de la Great Divide repartait sur des pistes dans les montagnes. Mais après réflexions il me semble plus raisonnable de rester dans la vallée.

Je ressors de l’hôtel le lendemain matin, tout propre, j’avais même pris le temps de faire une machine à laver la veille. La route est toujours bien gelée par endroits mais il y a moins de neige qu’hier.


Le soleil brille presque toute la journée et je suis vraiment dans un nouveau paysage. Je prends conscience de mon avancée sur le continent nord américain lorsque je franchis le panneau indiquant 45° Nord. Soit la moitié de la distance entre le pôle nord et l’équateur. Les montagnes s’étirent au loin, on dirait presque des collines, tout est différent quand il n’y a plus d’arbres. Je prends le temps d’admirer tout ce qui m’entoure. En plus j’ai la chance d’avoir trouvé des petites routes avec très peu de traffic. Le soleil me chauffe le dos et même s’il fait toujours -5°C c’est plus agréable que les jours précédents.

Je m’arrête sur la rive du Clark Canyon Reservoir pour la nuit. Autour de moi les couleurs du paysage changent à mesure que le soleil se couche derrière les montagnes. Je monte la tente sur une dalle en béton sous un abris avec un toit. Mais ça n’empêche pas les temperatures de chuter très rapidement en dessous de -15°C. Il n’y a que trois murs autour de moi et malheureusement le vent souffle dans la mauvaise direction et s’engouffre à l’intérieur. Il fait vraiment froid. Je m’endors un peu plus difficilement que les autres soirs.


Le lendemain matin je patiente un peu dans mon duvet, le temps que le soleil commence à réchauffer un peu l’atmosphère. Il doit faire autour de -17°C.
Je reprends la route sur des pistes totalement gelées. Ca commence à devenir un peu plus glissant. Il y a moins de neige autour de moi mais je trouve qu’il fait de plus en plus froid.
Pour confirmer mon ressenti, mon vélo lui aussi était gelé ce matin. Les cables de dérailleurs ne fonctionnaient plus. J’étais donc bloqué sur le 30x16 pour la matinée.
A midi, il fait toujours -7°C, le soleil brille et je commence à vraiment ressentir les effets du froid sur mon organisme. Je suis passé en mode survie et donc mon corps envoie principalement du sang à mon cerveau et à mes muscles qui m’aident à pousser sur les pédales. Mon estomac ne fonctionne plus à 100% et j’ai de plus en plus de mal à avaler quoi que ce soit.
J’essaye tout de même de préparer des noddles et de me reposer un peu avant de repartir pour l’après midi. Ce soir je vise un petit village pour passer la nuit.

Plus tard, j’arrive comme prévu à Lima. Je vais me réchauffer dans la supérette du village. Mon visage se réchauffe enfin. Dehors, le ciel est clair, aucun nuage à l’horizon. La nuit s’annonce glacial. Après une heure passé à me réchauffer comme je le pouvais je ressors affronter le froid.
J’avais repéré un petit kiosque sur la place du village en arrivant. J’y retourne et juge que ça sera un excellent endroit pour planter la tente et dormir. Je monte ma tente comme tout les soirs depuis maintenant presque 5 mois. Même si ça reste plus difficile dans ces conditions je prends toujours autant de plaisir à fermer le zip de ma tente, me faufiler dans mon duvet et m’allonger sur mes deux matelas. Un matelas en mousse et un matelas gonflable isolant. C’est un peu le luxe d’avoir deux matelas quand on voyage à vélo mais sur le long terme c’est la promesse de bien récupéré. Ca laisse aussi la possibilité de dormir sur un sol gelé sans ressentir le froid du sol.

Le village s’endort, moi aussi.

Au matin de ce 6e jour le ciel est toujours aussi bleu que la veille. Je décide de retourner sur l’itinéraire de la Great Divide. La piste sort du village et s’enfonce entre les montagnes. Je monte vers un immense haut plateau du nom de Red Rock. Le sol est dur et gelé ce matin, la neige a laissé place à la glace. Ca glisse un peu plus que les autres jours, je pars à la faute plusieurs fois. Même si le vélo fini coucher sur le sol j’arrive toujours à me débrouiller pour atterrir sur mes pieds. Pas de bobo, donc. Heureusement pour moi, parce que je suis de nouveau bien seul et isolé sur cette piste. Quelques cows boys se pressent d’aller chercher leurs vaches rester sur ce haut plateau à plus de 2000 mètres d’altitude. Ils les redescendent dans les vallées, où les températures sont un peu moins glaciales. Pour vendre des vaches plus chère dans le Montana il faut veiller a ce qu’elle ne se gèle pas les oreilles durant la période hivernale. Au vu des températures depuis une petite semaine je me demande même comment les vaches peuvent survivre au milieu de ce paysage si blanc. Mais certaines espèces doivent surement être bien acclimaté a ce genre de climat. Je croise un peu plus loin quelques camions remplis de dizaines de vaches qui partent vers des endroits plus agréables.

Vers midi, le soleil brille fort et le fond de l’air se réchauffe jusqu’à passer au dessus de zéro degré. Il ne doit pas faire plus de un ou deux degrés mais la piste jusqu’alors gelé se transforme en bourbier profond. Mon vélo est immédiatement constellé de boue. Petit à petit elle s’accumule partout. Extrêmement collantes je peine à continuer à avancer. Je finis par être obligé de m’arrêter et d’enlever à la main les paquets de boue glacé qui bloque mes roues. Je repars mais 200 mètres plus loin c’est la même histoire. J’essaye de garder mon calme mais je sais qu’il me reste une petite centaines de kilomètres sur cette piste. Ca s’annonce compliqué. Je ne vois pas d’autres solutions que de continuer comme ça en avançant petit à petit. Je remets les mains entres les roues et le cadre et dans tout les interstices afin d’enlever la boue.
Je repars, mais c’est toujours pareil. Je m’arrête de nouveau, je suis étonnement calme et positif au vu de la situation. Je prend alors le temps de regarder autour de moi. Je garde une photo mentale à 360 degrés de ce paysage. C’était l’immensité pur, le soleil, le bleu, le blanc, la piste, moi tout seul.
J’entends un 4x4 au loin. Ce sont quatre chasseurs qui filent dans la même direction que moi. Ils me voient là sur le bas côté a la lutte avec la boue sur mon vélo. Sans hésité ils me proposent de m’avancer un peu plus loin. Me voilà assis à l’arrière du pick up dans la benne ou sont entassé des énormes glacières, mon vélo et une grande trainé de sang qui laisse supposé que la chasse du jour à été fructueuse.
Ils m’avancent d’une quinzaine de kilomètres, jusqu'à une intersection. Je les remercie chaleureusement et je remonte sur mon vélo. J’arrive de nouveau à me frayer un chemin sur la piste, le soleil est en train de se coucher à ma droite, les températures sont en train de descendre très rapidement.
Ce soir ça sera bivouac au milieu de cette immensité. Je trouve un endroit au bord de la route pour planter la tente. De toute façon il n’y a plus personnes qui passe sur la piste, je serais tranquille. Je monte la tente et après cette troisième journée plus qu’éprouvante je décide de faire simple pour le repas. Je test mon premier repas lyophilisé. C’est très pratique, comme je l’imaginais. Il suffit de rajouter de l’eau bouillante dans le sachet, attendre 5 minutes, remuer attendre de nouveau 2 minutes et c’est prêt. Je m’assoie sur mon matelas à l’abris sous la tente et je savoure le moment de répit. La chaleur du repas me réchauffe alors que le soleil est en train de se coucher. Il est 18:02.

Je range mon sac de nourriture loin de moi et de mon campement, j’ai entendu dire qu’il y avait quelques grizzly dans le coin. Après tout je suis toujours dans leurs montagnes.

J’écoute un peu de musique avant de m’endormir alors que dehors c’est le silence le plus total. J’ai mes chaussettes, mon collant long, mon t-shirt à manche longue chaud, ma polaire mon bonnet et mon cache cou. J’ai fermé la capuche de mon duvet jusqu’à ne laisser qu’un petit espace pour que je puisse respirer. La chaleur monte vite dans ce cocon que m’offre le duvet. Je suis bien, je m’endors rapidement. Pourtant dans la nuit, le froid me reveille. j’enfile ma dernière couche ma doudoune et j’arrive à me rendormir.

En sortant de la tente ce matin il fait si froid que mes doigts gèle presque instantanément si je n’ai pas de gant. Le vélo à eu lui aussi très froid cette nuit, plus rien ne bouge. La boue qui avait recouvert mon vélo hier à gelé et tout les cables, la chaine, les dérailleurs, les roulements ont subi les effets du froid.

Un peu dubitatif quand au fait de pouvoir rouler ce matin je tache de garder ma routine du matin. Je me prepare de l’eau chaude, je mange un peu et je commence a ranger mes affaires. Alors que je suis presque prêt a repartir je verse de l’eau bouillante sur la chaine et les piece qui on besoin de dégelé pour pouvoir rouler comme mon jeu de direction. Ca a l’air de fonctionner, je m’élance sur la piste blanche.

Une brume ce lève au dessus du lac qui est un peu plus loin. Mais cette humidité qui flotte dans l’air gèle et se transforme en petit cristaux de glace qui viennent me caresser le visage à mesure que j’avance sur la piste. L’instant est magique, malgré toute les difficultés des derniers jours, je suis en extase devant la nature qui suit sont chemin vers l’hiver.

Après une heure sur le vélo a tacher de me réchauffer, le corps de cassette gèle de nouveau et je me retrouve à pédaler dans le vide. Je réussi à le refaire fonctionner en le réchauffant avec mon briquet. On arrive vraiment à la limite. Encore et encore je dois refaire l’opération au cours des 15 kilomètres qui suivent. Mais vers midi je n’arrive plus a le réchauffer. La pièce me semble cassé…

Il me reste 36 kilomètres jusqu’à la route principal et il n’y a l’air d’avoir personnes qui passent par ce segment de piste. Je mange un peu et j’essaye de rester positif pour l’après midi. Mais l’idée de ne pas réussir a rejoindre la route avant demain ne m’enchante pas. Au délà du vélo je sais que mon duvet, ma tente sont humide et gelé. Je me demande bien comment je vais pouvoir passer une nouvelle nuit dehors.
Après 1 heure de marche un pick up arrive enfin. Un père et son fils m’embarque aussitôt pour m’aider à regagner la civilisation.


Avant la fin de journée je suis au chaud dans un hôtel (de luxe 130$) mais peu importe, mon corps, mon vélo et mes affaires ont bien mérité un peu de chaleur. Cette nuit marquera aussi la fin de cette épisode glaciale.











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